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Qu'est-ce que l'Aikido?

Essai de Mario Forget pour l'obtention de son premier dan

Dans le monde des arts martiaux, on peut considérer que l'aikido est très récent, puisqu'il ne fût connu en Occident qu'après la Deuxième guerre mondiale. Par contre, ses racines viennent de très loin puisqu'elles sont basées sur la culture et la philosophie du peuple japonais. Étant le résultat de multiples croisements et raffinements de disciplines et arts martiaux divers, l'aikido fût influencé techniquement par le Daito-Ryu Aikijujutsu de Maître Sokaku Takeda et philosophiquement par la religion Omoto et son révérend Onisaburo Degushi qui fût une figure de proue de l'Omotokyo.

À prime abord, l'aikido est plutôt un mode d'auto-défense et de vie qu'un style de combat. La nature et la vie nous offrent quotidiennement l'occasion de voir et de comprendre. Il suffit de regarder et d'observer... pour comprendre. Par exemple, «l'arbre qui fléchit aux vents survivra la tempête.» Ainsi, nous pouvons comprendre que la flexibilité peut surmonter la force. Avec cette mentalité, plusieurs principes pacifiques ont été développés tels que: «L'aikido n'est pas une voie pour se battre et vaincre un ennemi par la force. C'est la voie de la réconciliation du monde, celle qui mène à faire de tous les êtres humains une famille.» Ces principes sont enseignés pour le bien-être de tous dans un monde qui s'efforce de devenir meilleur. L'aikido est enseigné à travers le monde entier sous divers styles. L'idéologie première de ces styles reste la même: l'harmonie.

Afin de mieux comprendre ce qu'est l'aikido, il est important de connaître ses racines et son fondateur: Maître Morihei Ueshiba. De faible constitution depuis sa naissance, Maître Ueshiba a dû s'efforcer d'améliorer sa condition physique. C'est pourquoi, dès l'âge de 10 ans, il pratique plusieurs sports et arts martiaux: natation, Sumo, Ju-jutsu et Ken-Jutsu pour ne nommer que ceux-là. En 1903, vers l'âge de 20 ans, il apprend le combat à la baïonnette (Juken Jutsu) alors qu'il est membre du régiment d'infanterie, lors de la Guerre de Russie. En 1912, il part coloniser l'Hokkaido et fonde Shirataki (Shira=blanc taki=chute). Ce petit village agricole existe toujours en 1999, avec près de 1500 habitants. Cette période de colonisation du nord est une période très importante de la vie de Maître Ueshiba. La vie est dure et les récoltes sont pauvres mais c'est pendant cette période de sa vie qu'il fait la rencontre de Maître Sokaku Takeda. En 1919, son père décède. Profondément affecté par ce deuil, Maître Ueshiba quitte l'Hokkaido et se retire durant quelques mois afin de méditer et prier dans un temple de l'Omotokyo. C'est alors qu'il ouvre une école «Ueshiba Juku» pour les adeptes de la secte. Même si les années passent, Maître Takeda vient fréquemment rendre visite à Maître Ueshiba. À compter de 1923, Maître Ueshiba donne à son art différents noms: Aiki-Bujutsu, Ueshiba Aiki-jutsu, Aiki-Budo. En 1942, AIKIDO devient le nom officiel que donne Maître Ueshiba à cet art martial qu'il développe depuis tant d'années.

Au cours de sa vie, Maître Ueshiba enseigne à plusieurs élèves qui se regroupent principalement en 4 générations: 2 générations avant la Deuxième guerre mondiale et deux après. De ces générations sont nés de grands professeurs qui, à leur tour, ont obtenu la reconnaissance de Maître Ueshiba. Les générations d'avant-guerre ont vu naître de nouveaux styles. Après la guerre, on observe l'épanouissement du style de Maître Ueshiba: l'Aikikai. Le Kobukan est le siège social du style Aikikai. L'Aikikai est le style le plus répandu dans le monde. Après le décès de Maître Morihei Ueshiba, le professeur en chef était son troisième fils: Kisshomaru. À la mort de son père, il a hérité du titre de Doshu. À son tour, Kisshomaru est décédé le 4 janvier 1999. Le nouveau Doshu désigné est le petit-fils du Fondateur: Moriteru. Des nouveaux styles d'avant-guerre, on retrouve le Tomiki-ryu de Maître Kenji Tomiki, le Yoseikan Budo de Maître Minoru Mochizuki, le Yoshinkan de Maître Gozo Shioda et le Shinshin Toitsu Aikido ou «Ki Society» de Maître Koichi Tohei.

Maître Minoru Mochizuki a débuté le judo à l'âge de 5 ans. Au cours de sa vie il a pratiqué plusieurs arts martiaux. En 1926 (19 ans), il entre au Kodokan pour recevoir son entraînement de Maître Jigoro Kano. En 1930 (23 ans), Maître Kano l'envoi comme Uchi Deshi avec Maître Ueshiba. En novembre 1931, il ouvre un Dojo, à Shizuoka, qui est encore aujourd'hui le siège social du style Yoseikan Budo et de la Fédération Internationale Yoseikan Budo. Maître Mochizuki garde un très bon contact avec Maître Ueshiba. Lorsque celui-ci passe par Shizuoka pour aller enseigner à Kyoto, il s'arrête au Dojo de Maître Mochizuki parfois plus longtemps que prévu. Kisshomaru, son fils, doit alors venir le chercher pour le ramener au Kobukan. En 1951 il part pour la France et réalise le rêve de Maître Ueshiba: enseigner l'aikido à travers le monde. Par ce fait même, il devient le premier professeur à sortir l'aikido du Japon. À son retour, il se concentre à améliorer son style et raffiner ses techniques. Ce qu'il fait encore aujourd'hui. Le Yoseikan est un style complet regroupant des techniques de plusieurs arts martiaux dont l'aikido, le judo, l'iaido et le karate. Le karate permet aux défenseurs de se défendre contre de vraies attaques.

Maintenant que nous comprenons mieux les racines de l'aikido Yoseikan Budo, nous pouvons parler de ce que c'est techniquement. L'aikido est enseigné de façon à permettre aux élèves de progresser à leur rythme. L'aikido, le judo, le karate et le combat avec des armes (ex: shinai, bokken, tanto, jo, bo, ...) sont enseignés selon la progression de l'élève. Les techniques et déplacements de base sont fondamentalement très simples. Il faut penser au principe d'une balle: les mouvements doivent être circulaires afin de permettre au défenseur d'éviter une attaque, de se positionner de façon sécuritaire et d'utiliser la force de l'agresseur contre celui-ci. Très peu de force est nécessaire pour exécuter une défense en aikido. Il suffit d'utiliser le bon timing afin de capter l'équilibre de l'attaquant et de lui appliquer une technique appropriée. Le choix revient alors au défenseur de contrôler l'attaquant ou de le rendre inapte au combat en utilisant une technique, une clé de pression, un étranglement ou une projection.

L'aikido est plus qu'une série de techniques utilisées pour vaincre un agresseur. C'est aussi une évolution mentale. Ce cheminement psychologique est nourri par l'idéologie première de l'aikido: l'harmonie. Il est primordial de n'utiliser que la force nécessaire pour contrôler un attaquant. Cette mentalité pacifique se reflète quotidiennement dans la vie d'un aikidoka. Le respect que nous avons envers les gens et les choses qui nous entourent se reflète dans nos actions et nos paroles. Nos gestes sont principalement les mêmes lors de l'entraînement et dans la vie de tous les jours. Nous apprenons à respecter l'endroit où nous sommes comme si c'était notre demeure. Lorsque nous entrons dans le Dojo, nous saluons afin de bien signifier notre arrivée et le respect que nous avons de l'endroit qui nous permet d'évoluer dans la voie de l'aikido. Lors de l'entraînement, la classe débute et finit toujours par un salut en direction du Shomen, c'est-à-dire le mur sur lequel nous retrouvons la photo du fondateur et des inscriptions reliées à notre style et sa philosophie. Au Japon, on y retrouve même un petit autel sur lequel sont déposés encens et fleurs. Durant l'entraînement nous saluons, par respect, le partenaire qui nous permet de pratiquer nos techniques. Ainsi nous lui exprimons notre gratitude et lui rappelons que si nous le blessons, ce sera un malencontreux accident. Lorsque nous avons terminé l'exercice, nous saluons à nouveau afin de remercier notre partenaire de sa patience. Il est essentiel de se rappeler en tout temps que notre partenaire est là pour apprendre et nous aider à apprendre. Ainsi, il est possible de s'aider mutuellement à s'améliorer. Dans cet environnement d'entraide et de sincérité, un accident peut quand même arriver très vite. Le contrôle et la concentration sont de rigueur en tout temps. C'est pourquoi la majeure partie des styles d'aikido ne font aucune compétition. Car, lors de compétitions, l'adrénaline coule à flots et un accident déplorable pourrait ruiner la vie d'un participant. Afin d'augmenter le niveau d'adrénaline et de rendre l'entraînement le plus réel possible, après quelques années de pratique, les participants sont invités à réunir leur savoir dans un entraînement appelé ju randori. Lors de cet entraînement, le participant est encerclé par ses partenaires qui lui porteront des attaques variées: coups de poing, coups de pied, armes, etc. Le défendant, à son tour, s'appliquera à exécuter des techniques claires, comme s'il devait se défendre dans la rue en situation réelle de combat.

J'ai personnellement trouvé en l'aikido Yoseikan Budo le complément à mon tempérament. C'est très rapidement devenu une partie intégrante de ma vie et cela se reflète dans mon quotidien au bureau, à la maison et dans ma façon de vivre et d'élever mes enfants. L'aikido m'aide à trouver la sérénité intérieure, afin de rester calme lors de périodes difficiles et même lors de conflits. Mon entraînement est exigeant physiquement et mentalement, mais de me sentir grandir et de savoir que, de près ou de loin, je contribue à l'harmonie dans ce monde justifie amplement l'effort investi.

Mario Forget

Sources:

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